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Le CL02, un ULM à turbine sur base de R22

 

CL pour… Claude Lescure ! Cet ancien commandant de bord d’Airbus A380, qui n’en est pas à son coup d’essai, fait voler un Robinson motorisé par une turbine et suffisamment allégé pour entrer dans la catégorie ULM. Etonnant !

 

 

« Le CL02 marque l’aboutissement de cinq années de travail explique Claude Lescure. Un travail long et parfois complexe, mais qui débouche finalement sur un résultat exceptionnel ».

Quand il se lance dans l’aventure en 2015, Claude Lescure ne part pas de zéro : outre sa très grande expérience sur avion, 20.000 heures de vol du DC-3 à l’A380, il a derrière lui un beau parcours sur hélicoptère, avec 2800 heures de vol pilote et 800 heures en instruction. « J’ai débuté en 2005 en construisant un Safari (NDA : un biplace de 180cv offrant une furieuse ressemblance avec le Bell 47) avec lequel j’ai accumulé 300 heures de vol. J’ai ensuite reconstruit et possédé un Exec 162 (Rotorway) tout en passant mes qualifications pilote et examinateur sur R22 et R44. Je dirige maintenant ma DTO à Compiègne ».

Passé ce stade, Claude Lescure a voulu faire du R22, hélicoptère qu’il qualifie de fabuleux, un ULM de la nouvelle classe 6. Objectif : allier les qualités d’un appareil solide et éprouvé à la liberté offerte par le monde de l’ULM.

« Le défi était de baisser la masse du R22 d’une centaine de kilogrammes et pour cela le seul moyen d’y arriver était de remplacer le Lycoming par une turbine de 40kg. Et j’ai commencé à réfléchir à la question… »

La solution est venue d’une turbine Rolls Royce, en fait un APU (groupe auxiliaire de puissance) d’avion de chasse, achetée chez un revendeur britannique pour une petite poignée de billets. Quarante kilos pour la turbine contre 140 pour le Lycoming, avec un niveau de puissance assez équivalent (la classe 6 limite la puissance du moteur à 143 cv)  : l’objectif d’une masse à vide de 300 kg pour le R22 est alors à portée de main. Ne reste plus qu’à réussir le mariage entre la carpe et le lapin. Claude Lescure fait la liste du chantier qui lui a donc pris plusieurs années : « Il m’a fallu modifier le système d’embrayage, mécanique et électrique, ajouter une nouvelle boite de transmission additionnelle pour descendre le régime de la turbine à 2700 tours, passer le circuit électrique en 28V pour le démarrage, installer un boitier électronique de contrôle moteur, modifier le FCU (flight control unit) hydromécanique du contrôle de régime, modifier le tableau de bord etc ».

La mise au point s’est faite au sol avec de multiples passages sur un banc d’essais original, puis avec des essais vols pour valider la conformité avec la norme CS27 ou HUL.

« Pour tout ça il a fallu que je me remette à l’électronique mais j’ai été également aidé par un ami expert en programmation de micros processeurs et très bien conseillé par l’université technologique de Compiègne » explique Claude Lescure. Reste que la DGAC, informée du projet, a montré au début quelques réticences  , pensez, un hélicoptère ULM à turbine… le premier en France ! Mais rien dans les textes réglementaires ne pouvaient s’y opposer et la DGAC a finalement  tranche favorablement.

         Claude Lescure ne tarit pas d’éloges aujourd’hui sur sa création. «J’ai toujours volé sur des hélicos sous-puissant et maintenant je découvre un monde nouveau : le CL02 décolle à la verticale avec deux personnes à bord. La turbine consomme de 45 et 50 litres à l’heure, contre 32 pour le Lycoming du R22. Mais le kérosène ou le gasoil  sont bien moins cher que la 100L, ce qui fait que le coût horaire est finalement inférieur avec mon appareil. L’appareil vibre moins, et il est aussi plus silencieux : les mesures faites donnent 60 dB à 500 pieds contre 65 pour le Robinson ». Attention toutefois : le CL02 n’est pas à vendre !  Mais pour ceux qui veulent se lancer dans un projet identique, Claude Lescure peut fournir des turbines modifiées avec tout le matériel ECU,FCU et dispositif électronique élaboré nécessaire pour l embrayage.

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